Avez-vous déjà réfléchi à l’impact des employés sur la productivité d’une entreprise? Nous mesurons la productivité par barils de pétrole produits, par jour, par employé. Une baisse du nombre de travailleurs signifierait une croissance au niveau de la productivité. Cependant, si les travailleurs qui demeurent ne sont pas aussi compétents ou qualifiés, la productivité peut baisser. Ça semble logique, non? Jetons un coup d’œil sur ce qui s’est produit dans l’industrie pétrolière et gazière canadienne.

De 2010 à 2014, les sociétés pétrolières et gazières ont fait face à des défis en matière de recrutement au Canada alors qu’elles rivalisaient entre elles pour recruter des gens qualifiés et expérimentés dans une industrie en expansion rapide. Le recrutement de techniciens posait particulièrement un problème. Des sociétés adoptèrent des améliorations novatrices et technologiques dans le but de contrer une partie de l’augmentation des dépenses et de la croissance au niveau de l’emploi. Malgré tout, la productivité globale a chuté de 6 % au cours des quatre années.

Pendant ce ralentissement, en 2015 et 2016, le nombre d’emplois dans l’industrie pétrolière et gazière a baissé de 25 %. Dans bien des cas, les réductions du personnel ont créé une charge accrue de travail pour les employés restants, ainsi que l’élimination de travaux discrétionnaires non liés aux opérations. Les efforts de formation ont également été diminués. À court terme, la productivité a connu une hausse de 32 % en raison des croissances au niveau de la production.  Les effets à long terme des mises à pied commencent à peine à être révélés.

Entre 2017 et 2021, nous nous attendons à des changements importants dans les données démographiques de la main-d’œuvre, qui influenceront la productivité de l’industrie pétrolière et gazière, qui devrait connaître une hausse de 2 % au cours de cette période. Voici pourquoi :

  • Entre 22 000 et 23 000 travailleurs sont admissibles à la retraite. Il s’agit d’environ 13 % de la main-d’œuvre – et la plupart des futurs retraités occupent vraisemblablement des postes avec des connaissances et des compétences clés. Une perte d’expérience et de compétences, y compris de gens jouant des rôles de supervision et de gestion, pourrait causer une baisse en innovation.
  • L’industrie pourrait ne pas être en mesure d’attirer et de garder les meilleurs talents. Les mises à pied, les préoccupations environnementales et un manque perçu de stabilité auront probablement un impact sur l’attrait de l’industrie pour des employés potentiels. Le secteur des services a déjà de la difficulté à attirer des travailleurs expérimentés dans l’industrie, et, à mesure que l’industrie se remet, nous prévoyons l’embauche de nouveaux ou de moins de travailleurs expérimentés pour combler l’écart. L’embauche de nouveaux travailleurs, même ceux qui ont de l’expérience, est suivie d’une période de productivité inférieure, car ils doivent acquérir des connaissances organisationnelles.
  • Des investissements en formation devront être faits. Avec de nouveaux travailleurs et ceux qui reviennent, des formations en nouvelles technologies et certification opérationnelle et en sécurité seront nécessaires.
    Il est possible que les employés qui sont restés dans l’industrie aient été surchargés et qu’ils soient susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel.
  • Des entreprises pourraient hésiter à rembarquer sur le train du recrutement. En raison des prix du pétrole et du gaz imprévisibles et des difficultés de recrutement de travailleurs expérimentés et qualifiés – des entreprises pourraient introduire des solutions technologiques visant à réduire leurs exigences en matière de main-d’œuvre et à augmenter la productivité.

Pour en savoir plus sur ce sujet, jetez un coup d’œil à notre rapport, Productivité de la main-d’œuvre au sein de l’industrie pétrolière et gazière canadienne : discussion sur les tendances historiques et les conséquences à venir.

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