Le développement du sous-secteur canadien du GNL devrait créer des milliers d’emplois.

Alors que l’industrie énergétique du Canada surmonte les obstacles créés par la pandémie de la COVID-19 et par la chute historique des prix du pétrole, le développement durable du gaz naturel liquéfié (GNL) peut jouer un rôle important dans la relance économique.  

Pourquoi le GNL? 

Le secteur du GNL dessert les marchés du gaz naturel quand l’accès pipelinier n’est pas possible. Contrairement à la distribution intérieure qui se fait au moyen du vaste réseau pipelinier de l’Amérique du Nord, pour transporter le gaz naturel outremer, il faut qu’il soit refroidi à l’état liquide afin de permettre son stockage facile et sécuritaire et son transport efficace en grandes quantités. 
Le Canada a la possibilité de mettre en valeur ses vastes réserves de gaz naturel à faibles coûts pour répondre à la demande croissante d’énergie sur les marchés internationaux et, par le fait même, de réduire les émissions de carbone à l’échelle mondiale. Bien que les événements de 2020 aient eu pour effet de retarder ou de reporter certains projets de GNL proposés — le projet de LNG Canada est celui qui est le plus avancé —, l’industrie du GNL présente des occasions pour l’avenir. 

GNL et compétences transférables 

Bien que le secteur du GNL soit un secteur émergent au Canada, grand nombre des professions, des compétences et des qualifications nécessaires aux tâches quotidiennes des installations de liquéfaction sont identiques à celles d’autres travaux de traitement de l’industrie pétrolière et gazière — y compris le traitement du gaz naturel, les sables pétrolifères in situ, la valorisation et le raffinage — et par conséquent, elles sont relativement faciles à transférer à ce secteur naissant. Même s’il faut généralement plus de travailleurs au stade de la construction, certains peuvent faire la transition aux rôles de maintenance et d’opérations. Et les pipelines qui seront construits pour livrer le GNL aux installations d’exportation engendreront aussi des emplois supplémentaires connexes en misant sur les mêmes professions propres aux opérations et à la maintenance relevant actuellement des entreprises pipelinières. 

Emplois d’une usine de GNL typique 

Les emplois directs varient d’une centaine de travailleurs pour une petite usine de GNL à environ 800 travailleurs pour une grande usine. Au Canada, l’usine typique crée de 200 à 350 emplois directs. Les emplois dépendent aussi des technologies qui sont utilisées.  

De manière générale, l’embauche s’amorce de 12 à 18 mois avant le début des opérations afin de faire en sorte que les travailleurs soient bien formés et prêts à prêter main-forte dans le cadre des travaux de mise en service et de démarrage des usines.  

Pour ce qui est des types d’emplois, une usine de GNL recourt beaucoup aux services des gens de métiers, comme les mécaniciens de chantier et les mécaniciens industriels, les techniciens en instrumentation (particulièrement important lorsque les tâches sont numérisées ou automatisées), les électriciens et les opérateurs d’usines. Il y a aussi des postes d’administration et de gestion pour superviser les activités, pour assurer la conformité et pour effectuer les tâches de comptabilité, d’approvisionnement et d’autres tâches centralisées.  

Environ 70 % des rôles d’un projet de GNL devraient être des rôles se rapportant aux opérations (comme les mécaniciens de centrales et les opérateurs de salle de commande), à l’ingénierie et à la maintenance (comme les ingénieurs en mécanique, les ingénieurs chimistes et les électriciens industriels), le tout équilibré par des postes de soutien fonctionnel, de marine, de technologie et de SSSE (santé, sûreté, sécurité et environnement).  

En fonction de l’usine typique de 200 à 350 travailleurs, cela représenterait environ 80 à 140 rôles dans le domaine des opérations; de 60 à 105 rôles dans les domaines de l’ingénierie et de la maintenance; et de 60 à 105 rôles dans les fonctions centralisées.  

Il faut aussi des travailleurs de métiers spécialisés pour la maintenance continue des installations, car la fiabilité et la sécurité des usines sont essentielles pour minimiser les pannes imprévues et les temps d’arrêt de production. Certains travailleurs pourraient même faire la transition d’emplois de construction à court terme à des rôles de maintenance et d’opérations. 

En plus des rôles opérationnels, la mise en valeur de l’industrie du GNL permettra de créer des milliers d’emplois en construction et autres dans une gamme d’autres secteurs de l’industrie qui fournissent les biens et les services nécessaires aux travaux de construction et aux opérations des installations de liquéfaction. En fait, la mise en valeur du secteur du GNL devrait créer près de 100 000 emplois directs et indirects dans tous les secteurs.

Le Conference Board du Canada, A Rising Tide: The Economic Impacts of BC’s Liquefied Natural Gas Industry, (2020)

Retombées du gaz naturel en amont 

Le développement des projets de GNL sur la côte ouest du Canada aura des retombées particulières sur le secteur en amont de la Colombie-Britannique et de l’Alberta alors que les travailleurs devront préparer, forer et compléter les puits nécessaires pour répondre à la demande en gaz naturel des projets.  

Selon une étude de la Petroleum Services Association of Canada (PSAC) portant sur les incidences de la première phase du projet de LNG Canada sur la main-d’œuvre, entre 3 600 et 4 200 emplois directs et indirects devraient être créés par année dans le secteur en amont. Et si tous les projets proposés allaient de l’avant, 8 300 autres emplois directs et indirects seraient créés par année dans le secteur du gaz naturel en amont au Canada.  

 On voit les clients éventuels du projet [de LNG Canada] susceptibles d’être appelés à fournir du gaz commencer à penser à s’aligner et à se demander comment ils vont faire pour y arriver.

Pour Trican, cela se traduit par plus de travail alors que les entreprises intensifient leurs activités d’exploration et de production.

Sans aucun doute, [pour 2022 et 2023], il y aura plus d’activité directe pour assurer la présence de personnel de réserve et de personnel de construction pour répondre aux besoins. 

 

Bradley Fedora, président et chef de la direction de Trican Well Service Ltd.

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