Les effets cumulatifs d’un ralentissement économique de six ans, la demande à la baisse découlant des consignes sanitaires de la COVID-19, et les virages structurels de l’industrie du pétrole et du gaz ont contribué à l’amenuisement de la main-d’œuvre du pétrole et du gaz au Canada, qui a diminué de 26 %, soit 58 700 emplois par rapport à son sommet de 2014. 

Aucun aspect de l’industrie, allant des forages aux opérations, en passant par le marketing et le personnel de bureau, n’a été épargné. Ajoutons à cela le virage de l’industrie, qui est passé d’un objectif de croissance à un objectif d’optimisation de la production et d’adoption accélérée de technologies, et il est évident que l’industrie pétrolière et gazière a trouvé des moyens de rester durable et rentable avec une main-d’œuvre moindre. 
 
Même s’il est rare que les mises à pied soient vues d’un bon œil, ces diminutions d’effectifs se traduisent par un bassin de talents robustes prêts à l’embauche. Ce bassin est composé de travailleurs d’âge mûr, instruits et chevronnés qui sont prêts à reprendre le marché du travail. Pour de plus amples renseignements sur la composition de ce bassin de talents, reportez-vous à notre autre blogue, Un potentiel inexploité : des occasions de transition.  
 
Non seulement cette main-d’œuvre est prête à recommencer à travailler, mais elle est aussi consciente du besoin de faire une transition vers d’autres rôles, d’autres industries, voire d’autres régions du Canada pour réintégrer le marché du travail. D’après un récent sondage de PetroLMI sur les talents inexploités auprès de plus de 2 000 Canadiens ayant travaillé dans l’industrie du pétrole et du gaz, 72 % des répondants affirment que sur le plan professionnel, leur priorité consistait à faire une transition de carrière. De ce nombre, 35 % ont indiqué qu’ils désiraient travailler dans un autre rôle ou dans une autre industrie; 14 % étaient à la recherche d’une situation de travail différente, comme travailler à leur compte; et 12 % prévoyaient se chercher du travail après avoir suivi d’autres formations.  

Cette main-d’œuvre est prête à accepter le changement, ce qui jouera un grand rôle dans sa réussite. D’après les résultats du sondage, cette main-d’œuvre est prête à prendre les mesures nécessaires pour réintégrer le marché du travail. Par exemple, 54 % des répondants ont affirmé être aptes à accepter des affectations par rotation, surtout chez les répondants de la Colombie-Britannique et des provinces atlantiques, ce qui s’apparente à ce qu’ils faisaient par le passé.  

Reconnaissance par les travailleurs de la nécessité de se perfectionner 

Plus de 80 % des répondants ont affirmé qu’ils étaient prêts à suivre une formation supplémentaire afin de se diriger vers une nouvelle carrière. Parmi eux, 27 % étaient prêts à suivre une formation de plus d’un an, tandis que 55 % préféraient de la formation à court terme, de moins d’un an, surtout si cette formation offrait une accréditation leur permettant de se trouver un emploi. C’était surtout le cas en Alberta, où les mises à pied ont été les plus prononcées. 

Saviez-vous que?

Huit répondants sur dix sont prêts à suivre une formation supplémentaire en vue d’une nouvelle carrière.

Source: PetroLMI

La plupart des répondants du bassin de talents possédaient plus de 15 ans d’expérience et étaient en plein milieu de leur carrière. Puisqu’il leur reste beaucoup de belles années de travail devant elles, ces personnes veulent investir leur temps et leur argent dans de la formation pouvant les mener directement à un emploi. Cependant, même si ces personnes sont prêtes à prendre ces mesures, seulement 21 % d’entre elles ont indiqué qu’elles suivaient une formation, ce qui laisse croire qu’elles doivent mieux comprendre les compétences à perfectionner pour saisir les occasions d’emploi.  

Parmi les 21 % de répondants ayant affirmé être déjà en train de suivre une formation ou une certification, grand nombre d’entre eux ont indiqué qu’ils étaient en train de perfectionner les qualifications qu’ils possédaient déjà, en visant l’obtention de leur sceau rouge ou en atteignant le prochain niveau de mécanicien de centrale, par exemple. Les répondants de l’Alberta ont révélé qu’il existe une tendance vers les formations ou les certifications menant à la numérisation accélérée, une compétence recherchée dans plusieurs autres industries et qui pourrait être facilement transférable. Parmi les autres tendances de certification, notons celles visant les énergies renouvelables et la durabilité, la gestion de projets, le contrôle de la qualité et les inspections, la santé et la sécurité de l’environnement, et la chaîne d’approvisionnement. Tous ces secteurs complètent bien l’expérience de ces travailleurs dans le pétrole et le gaz et en font des atouts pour les employeurs. 
 
Dans le cadre de l’économie de transition actuelle, il sera important de fournir du soutien aux travailleurs sans emploi et aux travailleurs sous-employés en matière de recherche d’emploi et d’expertise en transition de carrière pour qu’ils puissent s’ajuster rapidement au marché du travail. Toutefois, seulement un petit nombre de répondants au sondage ont indiqué qu’ils recouraient aux services de conseillers ou d’orienteurs professionnels. En fait, 74 % des Albertains, 89 % des Saskatchewanais et 90 % des autres Canadiens ont affirmé ne pas recevoir d’aide de conseillers ou d’agences.

Attentes salariales 

Même si ces travailleurs ont affirmé, dans une très grande mesure, être prêts à acquérir de nouvelles compétences, à suivre des formations supplémentaires et à accepter des arrangements de travail différents, la pierre d’achoppement réside dans les salaires ou, plutôt, dans la perception des attentes salariales. Les professionnels des ressources humaines d’autres industries ont fait remarquer dans le cadre de consultations que les entreprises s’inquiètent des attentes salariales des travailleurs dont le salaire était plus élevé que la moyenne dans l’industrie pétrolière et gazière. 

Saviez-vous que?

Six répondants au sondage sur dix ont des attentes salariales inférieures à 100 000 $.

Source: PetroLMI

Cependant, le sondage de PetroLMI a permis de remarquer que les attentes salariales des répondants n’étaient pas démesurées compte tenu de leurs études, de leur expérience de travail et de leurs compétences. Au sujet de leurs attentes salariales, 61 % ont indiqué s’attendre à un salaire de moins de 100 000 $, et 28 % étaient prêts à accepter une réduction de salaire en échange d’un emploi stable. En Alberta, plus de 35 % des répondants ont affirmé être prêts à accepter une baisse de salaire. Même si cela n’est pas surprenant parce que de nombreux Albertains sont au chômage depuis longtemps, cela montre que la transition de carrière demande de la souplesse et exige des travailleurs de considérer l’ensemble de ce que le nouvel employeur a à offrir. 

Soutien à l’intention des employeurs embauchant un travailleur en transition 

Les employeurs canadiens peuvent réduire les risques inhérents à l’embauche de travailleurs faisant la transition depuis l’industrie du pétrole et du gaz grâce à des programmes comme le programme Canada-Alberta Job Grant. Il y a aussi la possibilité de créer des « stages de retour », ce qui ressemble à des stages, bien qu’ils soient destinés aux travailleurs d’expérience qui réintègrent le marché du travail. Ces programmes peuvent à la fois aider à atténuer les risques liés à l’embauche et aider les travailleurs chevronnés à donner le coup d’envoi à leur transition de carrière. 
 
Au bout du compte, le sondage de PetroLMI a permis de constater l’existence d’une main-d’œuvre enthousiaste et compétente, prête à faire pivoter son expérience de travail et son éducation pour faire place à une nouvelle carrière. Tout ce qu’il faut à ces travailleurs, ce sont les occasions. 

 

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